La Turquie veut privatiser toutes les formes de jeux d’argent

Le premier ministre turc Ahmet Davuloglu vient d’annoncer, la semaine dernière, que le ministère des finances souhaitait privatiser toutes les formes de jeux d’argent.
Cela pourrait permettre à l’Etat de recevoir 7,8 milliards d’euros.
Pourtant, les divers organismes religieux s’opposent fermement à ce projet de loi.
Faisons ci dessous un petit point sur ce sujet.

Des critiques religieuses

Le journal conservateur Milli Gazette a fortement critiqué le processus de privatisation de toutes les formes de jeux d’argent pour des raisons religieuses entre autres.
Il estime d’ailleurs que cette activité dans son entier devrait être purement et simplement interdite.
Au contraire, le gouvernement ne semble pas vouloir se compromettre avec les jeux de hasard en privatisant le secteur.
Il confie ainsi à d’autres le rôle de gérer cette activité qui sera en outre encouragée à travers une série de publicités à la télévision.
Selon Mehmet Nuri Yilmaz, ancien chef de la Direction des affaires religieuses de Turquie (RAD), cela ne change finalement rien que ce soit le secteur privé ou le gouvernement qui gère ce domaine.
En effet, dans tous les cas, les jeux d’argent vont rapporter des revenus élevés à l’Etat.
En outre, ils auront toujours le même impact négatif sur la population.
Mehmet Nuri Yilmaz estime même que le gouvernement ne se soucie pas de ce qui est légitime et de ce qui ne l’est pas.
C’est après l’argent qu’il en a, peu importe d’où il provient.
Le reste ne l’intéresse pas.

La privatisation de la loterie nationale

Quoiqu’il en soit, malgré ces nombreuses critiques, le processus de privatisation du secteur des jeux d’argent est déjà commencé.
Au cours du mois d’août dernier déjà, la Turquie a privatisé Milli Piyango, sa loterie nationale vieille de 88 ans.
C’est le consortium turc Net Ahans-Hitay qui a obtenu la licence d’exploitation pour une durée de 10 ans avec son offre à 2,176 milliards d’euros.
Le holding possède déjà plusieurs entreprises de divertissement et de jeu comme notamment la première salle virtuelle de jeux d’argent en ligne du pays Bilyoner.com.
Selon différentes estimations, le secteur des jeux d’argent en ligne a explosé en Turquie, au cours de l’année 2013.
Ainsi, plus de 20 millions de personnes pratiquent régulièrement cette activité dans le pays.
Le marché devrait donc particulièrement intéresser les investisseurs privés.